Sabotage et luttes sociales : histoire d'une arme oubliée | Dominique Pinsolle
Description
Dans la pratique, certains membre de la CGT ont participé au mouvement de défense des retraites de 2023 en procédant à des coupures de courant. Ils renouaient ainsi avec une tradition certes interrompue, mais dont les origines remontent aux premiers temps de ce syndicat, à l'extrême fin du XIXe siècle, rappelle l'historien Dominique Pinsolle, l'invité de Julien Théry pour ce nouvel épisode de La Grande H.
Dans son livre intitulé Quand les ouvriers sabotaient. France, États-Unis (1897-1918), aux éditions Agone, D. Pinsolle raconte l'émergence du sabotage comme moyen d'action syndicale d'abord en France, à l'instigation du militant anarchiste Émile Pouget, puis aux États-Unis, à l'instigation du syndicaliste Bill Hayworth, convaincu par la pratique des Français. La CGT va jusqu'à prévoir le recours à cette méthode dans ses statuts et l'IWW (Industrial Workers of the World), le syndicat révolutionnaire des États-Unis, en promeut activement l'usage, symbolisé par le chat noir hérissé que l'on identifiera plus tard à l'anarchisme. Avant que ne s'abatte sur les militants et les organisations une répression à la mesure de l'efficacité du sabotage et du danger qu'il faisait encourir aux grands intérêts capitalistiques, les succès ont été nombreux.
D. Pinsolle souligne la grande variété des formes revêtues par ce type d'action pendant ce qui fut son âge d'or, au début du XXe siècle. Une histoire riche d'enseignements pour le présent, tant sur l'intérêt que sur les dangers et les limites du sabotage dans les luttes sociales.
Montage Bérénice Sevestre. Une émission de Julien Théry.
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